Donner du temps ou perdre son temps? Faites-vous la différence? Elle est de taille. Restez aux aguets. La vie file vite!

Avoir conscience du temps qui passe

 

Un magnifique cadran nous rappelle que le temps est toujours le même, pour tous. À nous d'en faire le meilleur usage.
Minutes, heures,  semaines, mois, années défilent sans presse ni retard. À nous d’en faire le meilleur usage.

 

Les gens généreux, ceux dont on dit qu’ils ont le cœur sur la main, ont presque toujours le temps d’aider. Il en va de même pour les gens très occupés, lesquels, pour une bonne cause, vont souvent trouver le temps de s’impliquer. Ça vous semble paradoxal? Peut-être pas tant que ça. Observons-les de plus près…

 

Gérer son agenda incluant ses temps libres

 

Ceux qui trouvent le temps d’en donner sont habituellement très occupés, et très bien organisés. Ils gèrent leurs priorités, leur temps de travail, leurs temps libres. Ils en font beaucoup parce qu’ils investissent leur temps au bon endroit. Pour certains, il s’agit d’un réflexe inné. Pour la plupart, ils ont appris à ne pas perdre leur temps… sauf par choix. Pour tout dire, ils savent gagner du temps… pour atteindre leurs objectifs, dont l’indispensable équilibre personnel!

 

Michael Heppell, dans son merveilleux ouvrage Gagner du temps (How to save an hour every day), nous donne des centaines d’exemples et de moyens pour atteindre un meilleur équilibre temporel. Il nous rappelle que nous disposons tous du même temps, soit par 168 heures par semaine ou 10 080 minutes. Pour ma part, j’aime calculer en mois, un rythme bien connu des femmes, puisqu’en moyenne nous n’avons que 1000 mois dans une vie!  Il n’y a donc qu’une solution : faire des choix, choisir quoi faire et quoi ne pas faire.

 

La question du temps donné à sa famille, à une personne ou à une cause — plutôt que de le mettre ailleurs— prend ici toute son importance, un relief insoupçonné.

 

Utiliser sa générosité sans en faire les frais

 

Pour les gens au tempérament très généreux, il s’agit d’un défi de tous les instants puisqu’ils prennent plaisir à donner, que ça correspond à une valeur forte pour eux, et que tout le monde le sent. Ils doivent donc se méfier d’eux-mêmes et prendre soin des autres en développant leur propre potentiel. Faire d’eux la priorité. Mon recadrage récent résulte de cette qualité qui peut facilement se transformer en défaut lorsque mal contenue.

 

C’est ainsi qu’après des années d’entrepreneuriat en édition — ce que j’ai adoré et que je ne regrette pas un instant —, après avoir donné sans compter de mes idées, de mon temps, de mon accompagnement, j’ai choisi de me recadrer. Je suis passée d’un immense ensemble de projets autour duquel je courrais sans cesse, à me placer dorénavant au centre des projets —les miens, ceux de mes clients— qui m’entourent. Ce changement de perspective, salutaire, me permet de remettre en question plus librement le temps que j’accorde en mentorat, en conseil d’administration ou à une association professionnelle. À mieux en évaluer le résultat, donc la pertinence.

 

Très occupés et généreux à la fois?

 

Un et un font toujours deux. Ils devront donc y penser à deux fois lorsque viendra le temps —ou non— de s’impliquer, d’aider, de soutenir. J’appelle ça les justes causes… et les mandats sains.

 

Donner du temps : les justes causes et les mandats sains

 

Accompagner demande du temps de qualité. Donner du temps sans en perdre.
Accompagner demande du temps de qualité.

 

Donner de son temps, en quelques mots, c’est faire du bénévolat. Soit faire du bien et en retirer la satisfaction d’avoir redonné au suivant, de contribuer à la vie, à partir du meilleur de soi-même.

 

Le temps n’est pas élastique. Il faut choisir où l’on donne de son temps libre — rare et précieux, faut-il le rappeler. Pourquoi on privilégiera tel engagement social ou citoyen, de faire du mentorat, d’être membre d’un conseil d’administration, d’un comité de travail ou tout autre geste gratuit… sauf en temps.

 

Il faut aussi le circonscrire : en établir les modes, la fréquence et la durée. Par exemple, s’engager dans un conseil d’administration pendant 3 ans, à raison de 4 ou 6 rencontres par année, leurs préparations, de faire partie de tel comité de travail, d’être porte-parole d’un événement-bénéfice, ça se questionne, ça se calcule. Faire ce choix, c’est s’assurer qu’on le fera consciencieusement, activement, qu’on aura le temps et l’énergie nécessaires. Il devrait en être de même pour tous nos engagements.

 

Aussi, choisissez des mandats et des défis gratifiants, qui demanderont le meilleur de vous-mêmes, à travers lesquels vous ferez des rencontres stimulantes, où vous apprendrez quelque chose de l’exercice, ou tout autre avantage qui vous ressemble.

 

Ça n’est pas qu’un don. Vous méritez que l’exercice vous nourrisse.

 

Famille, amis et soi-même

 

Ça tombe sous le sens, votre conjoint-e, vos enfants, votre famille, vos amis et relations… méritent que vous leur accordiez du temps de qualité. Mais ici encore, quand on y regarde de plus proche, on se rend compte qu’on ne répartit peut-être pas son temps au bon endroit, au bon moment.

 

Prenons le cas des relations. Michael Heppell, dans les formules coups de poing dont il a le secret, les classe en 4 clans : les martyrs, les groupies, les sangsues et les battants. Ça semble assez brutal à la première lecture, mais son conseil est bon. Pour l’avoir publié, je me permets de le citer:

  • Les martyrs. «Des gens adorables, prêts à faire n’importe quoi pour vous, mais qui ne cessent en retour de vous raconter tout ce qui va mal dans leur vie.
  • Les groupies. Ils ont toujours besoin d’avoir le dessus sur vous. Si vous leur dites que vous êtes tout excité en pensant aux deux semaines de vacances dans le Sud que vous venez de réserver, ils s’empresseront de vous répondre qu’ils en ont réservé trois.
  • Les sangsues. Ils vous vident complètement. Non seulement ils insistent pour vous accabler de leurs problèmes, ils ne se gênent pas pour devenir sarcastiques et franchement désagréables. Vous en venez à vous demander comment ils ont bien pu se retrouver dans votre entourage.
  • Les battants. Les meilleurs du lot. Ils s’intéressent toujours à vous, ils sont sincèrement attentionnés, et jamais ils ne vous décevront. Si vous en avez cinq comme ça, comptez-vous chanceux.

Permettez-moi d’être direct: passez deux fois moins de temps avec les martyrs et les groupies, et faites tout ce que vous pouvez pour chasser les sangsues de votre vie», ajoute-t-il.

Les amis qui ont trop de temps —qui ne travaillent pas alors que vous travaillez—  et qui vous sont chers gagneront à être renseignés sur le temps dont vous disposez. Prendre rendez-vous avec eux pour un bon repas à telle ou telle date ou une marche en sentier est une solution agréable pour tous.

 

L’idée, vous l’aurez compris, est de choisir judicieusement les personnes et les activités qui vous inspirent, vous font du bien, et qu’il vous reste du temps de qualité pour vous-même, la personne qui devrait être au centre de votre vie.

Perdre du temps : les mauvais choix

 

Un magnifique calendrier aztèque : de tous temps les hommes ont voulu comprendre le temps.
L’homme a toujours été fasciné par le temps, a cherché à le comprendre.

 

Perdre son temps, c’est le gaspiller en choses futiles. Et malheureusement, on peut tomber dans le piège de l’altruisme, du don de soi, pour de mauvaises raisons ou dans de mauvaises structures.

 

Par exemple, lorsqu’une personne vous demande un conseil. A-t-elle déjà fait le tour de la question? A-t-elle fait l’effort de s’informer, de réfléchir? Souhaite-t-elle vraiment concrétiser cette idée? Êtes-vous la bonne personne pour lui donner ce conseil? Je ne tente pas de vous décourager d’aider, au contraire. Mais assurez-vous d’aider au bon moment, la bonne personne.

 

Les associations professionnelles, les comités peuvent s’avérer aussi riches qu’énergivores. La prudence éclairée est de mise. Vous êtes membre? On vous demande vous impliquer? Rien de plus naturel, mais gare aux structures qui ne sont pas perméables aux nouvelles idées et dont les comités ne visent qu’à montrer un rapport étoffé de nombreuses activités en fin d’année. À se légitimer. Elles existent. Ouvrez l’œil et choisissez non seulement vos causes, mais aussi les structures qui les portent.

 

Bref, redonnons au suivant. Participons à la vie. Rendons-la meilleure autant que possible. Et tirons pleinement parti de chaque instant qu’elle nous donne.

 

Cet article vous fait penser à quelqu’un? N’hésitez pas à lui faire suivre.

 

À tout bientôt,

 

 

Isabelle

 

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Donner de son temps ou le perdre?
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6 thoughts on “Donner de son temps ou le perdre?

  • 2021-02-22 à 11:02
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    « Ceux qui trouvent le temps d’en donner sont habituellement très occupés, et très bien organisés.  » Tellement d’accord. Donner de son temps, OUI et il faut qu’il compte pour nous et pas nécessairement en argent bien d’accord. Alors tout est dans comment on estime la valeur du temps donner. Pour se faire rien de mieux qu’apprendre à se connaître.

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    • 2021-02-22 à 11:19
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      Merci, Isabelle de nous rappeler que bien se connaître fait partie de la recette gagnante 🙂

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  • 2021-02-22 à 16:09
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    Isabelle ton article est poignant … le Temps est notre ressource la plus précieuse car non seulement c’est la seule qui est non modifiable, que nous avons tous (à la différence du $) mais surtout nous n’avons aucune certitude sur sa longévité car nous ne pouvons le transmettre … Utilisons-le avec notre pleine conscience afin de ne pas regretter de l’avoir gaspillé !

    Merci pour ton partage et au plaisir de lire tes prochaines publications.

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    • 2021-02-22 à 16:58
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      C’est gentil, Éric, merci. Oui, restés éveillés, en pleine conscience…. le travail d’une vie!

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  • 2021-02-23 à 01:41
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    Article extrêmement instructif ! Je ne connaissais pas du tout ces catégories de Heppell qui m’ont beaucoup intéressée et m’aident à mieux comprendre les comportements qui m’entourent (et les miens, également !) Nous sommes peut-être en effet le martyr de quelqu’un d’autre ;))) Un grand merci pour ces clés de gestion de l’humain qui nous aident à orienter nos choix de temps !

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    • 2021-02-23 à 08:32
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      Merci de partager ta réaction, Laura. Tu as raison, nos propres comportements peuvent se révéler à nous à travers ces types de relations. Décidément, rester alerte, éveillé(e), et centré(e), c’est tout un programme 🙂

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