Communiquer, ce n’est pas parler. Ce n’est pas que parler.

En entreprise, communiquer, c’est vraiment vital. Vraiment?

Alors, qu’est-ce que ça veut dire, communiquer?

Les entreprises s’interrogent

Un homme parle à une statue
On croit que parce que l’on parle, on communique. Rien n’est plus faux!

Peut-être êtes-vous cette jeune femme, ce jeune homme fraîchement sorti des études qui vient d’être employé par une PME comme responsable des communications ? Le premier de son genre. Entouré de techniciens, d’ingénieurs ou de machinistes, vous vous sentez bien seul avec tout à faire. C’est formidable, mais… par où commencer?

Peut-être êtes-vous ce patron de PME qui se demande s’il ne faudrait pas embaucher une ressource en communication? C’est qu’un partenaire d’affaires vient de vivre une crise médiatique, et ça lui a fait mal. Très mal. Et la responsable des ressources humaines en a déjà plein les bras. Mais vers qui se tourner, et comment ça marche ?

Peut-être êtes-vous un chef d’équipe qui souhaite améliorer la qualité des échanges dans son groupe, pressentant que c’est la clé de la créativité, de l’innovation?

Ou encore un communicateur à la recherche de nouvelles idées pour penser hors de la routine, hors de la boîte en ces temps de grands changements?

Vous pressentez que communiquer repose sur un savoir et la volonté d’être compris.

J’ai interrogé à ce sujet Jocelyn Pinet, conférencier international sur le leadership et autres sujets de travail. Il nous guide dans les enjeux de l’entreprise, et nous mène à l’honnêteté et au respect.

Communiquer : ce mot qu’on ne nomme pas

Une statue d'un homme, bouche ouverte, sans mot
Il y a des mots qu’on connaît, mais qu’on n’utilise pas assez. Communiquer est de ceux-là.

La communication est un facteur important de mon travail, presque exclusif en fait, mais on ne le nomme pas comme ça.

Quand on m’engage pour donner une conférence sur le leadership, sur le rôle des employés dans une entreprise qui change, ça, c’est le sujet; mais dans le fond, ce que la direction veut, c’est aider les gens à comprendre ce qui se passe. On me dit : «Livre des messages qui vont les aider à comprendre pourquoi on a besoin de changer. Comprendre comment on s’ajuste dans nos façons de travailler, de se parler, d’échanger.» C’est toujours le cœur de ce que je fais. Fondamentalement. Même si on n’appelle pas ça comme tel.

Comprendre et se faire comprendre

Comme consultant, je travaille avec les gens depuis longtemps. Mon métier, c’est d’aider les gens à comprendre et à se faire comprendre, peu importe le sujet. Comprendre ce que sont les messages à passer, ce qui se passe, pourquoi ça change, ce qu’on doit faire.

En tant que personne, il faut aussi que tu te fasses comprendre. Alors il faut que tu fasses comprendre ta résistance, il faut que tu fasses comprendre ton opposition, il faut que tu fasses comprendre ta difficulté, il faut que tu fasses comprendre tes objectifs, il faut que tu fasses comprendre ton fonctionnement.

Il faut que tu te fasses comprendre et ça, ça va dans les deux sens.

Montrer la direction ou communiquer ?

Souvent, je travaille avec des patrons qui me disent : «Mais je leur ai dit», en pensant qu’ils ont communiqué. Mais ça, c’est une direction, ce n’est pas de la communication. Communiquer est un mot qu’on utilise tout le temps, mais communiquer ce n’est pas parler.

Communiquer, c’est aussi s’assurer d’être compris, et quand tu es compris, ça ne veut pas dire pour autant que les gens sont d’accord avec toi, mais au moins tu sais qu’ils ont compris. Et là, tu peux travailler avec une compréhension commune de la chose. Mais tant que tu n’es pas compris, tu n’avances pas.

Croire que le message est clair sans avoir vérifié

Statue intitulée Les Chuchoteuses où trois femmes sont en échange verbal et en totale attention
Pour se faire comprendre il faut un réel échange, une réelle attention, un réel respect

Aujourd’hui, dans beaucoup d’entreprises, une des grandes difficultés, c’est que les gens disent des choses, sans savoir ce qui est compris. Comme on est à l’ère des technologies rapides, de messages très superficiels, souvent très peu mis en forme — je parle de courriels, je parle de messages visuels —, on essaie de passer plein de trucs en très peu de temps et on ne prend pas le temps de se demander «Qu’est-ce que j’ai dit ?», et surtout «Qu’est-ce que les autres ont compris ?» Ce que j’ai dit, c’est un premier pas, mais si je ne prends pas le temps de voir ce que les autres ont compris, je ne peux pas avancer.

Dans les entreprises, on tient souvent pour acquis que l’autre va tout comprendre tout ce qu’on lui a dit, puisque c’était clair… Mais c’est rarement le cas.

Sortir de la dualité : j’ai raison, il a tort

Dans les rencontres que je fais, quand je demande aux gens quels sont leurs enjeux, il y a toujours des enjeux de communication. Toujours des enjeux de compréhension. Toujours des : « Est-ce qu’on se comprend? Est-ce qu’on respecte le point de vue de l’autre? » Ça ne veut pas dire qu’on est d’accord… Aujourd’hui, on envoie et on reçoit souvent un message superficiel, pour aussitôt  basculer dans l’opposition : « J’ai raison, tu as tort ». Comme s’il ne pouvait y avoir deux points de vue qui s’opposent et qui sont tous deux valides. On essaie d’avoir raison l’un sur un autre, mais communiquer ce n’est pas ça non plus. C’est de se faire comprendre, pas de dire j’ai raison, tu as tort.

Le respect, un ingrédient de base

Il y a aussi  le respect de l’autre. Le respect de la différence, le respect de la perception de l’autre. Le respect de l’autre dans ce qu’il est ou ce qu’elle est, dans sa façon de voir les choses. Je respecte que cette personne soit différente de moi. Ça ne veut pas dire que je suis d’accord, ça ne veut même pas dire que j’aime ça, mais je dois respecter le fait qu’elle a autant le droit que moi de voir les choses différemment et de penser différemment.

Je peux même aller en guerre si je ne suis vraiment pas d’accord, mais je dois respecter non seulement le droit de l’autre à son opinion, mais le fait qu’il est aussi vrai que moi dans ce qu’il pense et ce qu’il dit. Dans la communication, que ce soit dans un couple, entre deux amis ou entre deux partenaires au travail, il y a à la base le respect de l’autre. Sans respect, ça ne sert à rien, tu ne peux pas communiquer de façon honnête.

La taille de l’entreprise ne change rien

Une statue d'un homme, la main à l'oreille, qui cherche à bien entendre
As-tu compris? M’as-tu compris? Qu’as-tu entendu?

Grandes ou petites entreprises, la réalité est toujours la même, celle des personnes qui s’y trouvent. Qui y travaillent. Qui doivent communiquer.

Je travaillais à l’international, en Asie, en Afrique, en Europe, en Amérique. Partout, c’est toujours du monde, c’est juste ça. Que l’entreprise ait 120 000 ou 150 employés, une petite entreprise à Montréal ou une grande aux Philippines, c’est la même chose : des gens qui travaillent ensemble à faire quelque chose. Est-ce qu’ils le font de façon efficace? Est-ce qu’ils le font bien? Est-ce qu’ils le font dans le plaisir? Est-ce qu’ils le font en s’entendant? Est-ce qu’ils le font de façon agile? Est-ce qu’ils le font de façon rapide?

Qu’elle soit grosse ou petite, ça ne change pas. Ce qui compte, c’est vraiment comment ils s’organisent pour y arriver.

 

Eh oui. Communiquer, ce n’est donc pas parler. Ce n’est pas que parler. On ne se comprend pas, on veut avoir raison, on ne vérifie pas si on a été clair, si on s’est compris, si on se manque de respect… mais tout le monde s’entend pour dire qu’il y a des enjeux de communication.

Tant mieux! Ça prédispose à mettre en place des solutions. Elles existent. Elles sont même nombreuses. Nous y reviendrons prochainement. Parce que les communications en entreprise, ça n’est pas un luxe, c’est vital!

Cet échange vous fait-il penser à quelqu’un ? N’hésitez pas à lui faire suivre.

À très bientôt,

 

Isabelle

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Communiquer, ce n’est pas parler
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