Qui a dit que cette période de restrictions de déplacement, de confinement ou de télétravail nous empêchait de nous présenter les uns aux autres, de réseauter, voire de nous mettre en relation professionnelle? Personne, non? Défions les sceptiques. En 5 principes.
Les moyens technologiques à distance : un appareil réfrigérant pour relations humaines…
… ou une porte d’entrée au réseautage, aux relations?
Surtout, ne vous limitez pas aux échanges de groupe Zoom, Teams, Webex, et autres!
Bien évidemment, ils sont souvent organisés pour faire des réunions à distance ou pour suivre une formation. Mais, qu’est-ce qui vous empêche de provoquer une conversation avec un collègue, ou une personne rencontrée lors de ces entretiens plus formels? Rien de sérieux, n’est-ce pas?
Envoyez-lui un mot, un texto, donnez-lui un coup de fil et planifiez un face-à-face pour aller plus loin. Qu’il s’agisse de mieux travailler ensemble ou de débattre d’une idée. Faites d’une pierre deux coups lorsque la distance le permet. Offrez-lui de marcher dans un parc! Je le fais souvent et ça fait un bien fou, sans entacher — au contraire — la qualité de l’interaction.
Vous ne connaissez pas très bien votre interlocuteur? Voici un conseil éprouvé. Pour maximiser votre rencontre, commencez par suivre le fil des idées de l’autre.
Principe numéro 1 : Ce moment à deux jettera les bases de votre relation ou renforcera votre compréhension l’un de l’autre. C’est d’abord un cadeau que vous vous offrez mutuellement et qui durera le reste de votre relation.
Pour commencer, suivez le fil… des idées!
Quel est le dénominateur commun entre une action et une idée? L’un et l’autre sont le fruit d’une personne. Aussi, ma pratique m’a-t-elle amenée à suivre les idées — et conséquemment, les gens qui en ont.
Quand on suit le fil des idées, elles sont faciles à retrouver dans notre énorme bibliothèque intérieure — sans ordre alphabétique. Du moins, est-ce ainsi que je me plais à me le représenter.
En fait, dès que je rencontre quelqu’un, je m’intéresse profondément à ce qu’il me raconte. Je l’amène à me parler de ce qui le passionne. Ça présente trois avantages.
- Je vais droit au meilleur de cette personne;
- C’est toujours très intéressant, qu’il s’agisse de psychologie ou de tarte aux pommes et;
- Si je l’amène à m’apprendre quelque chose qui m’étonne, je m’en souviendrai.
Sceptique? Ayant goûté cette conversation, je suis plus encline à me rappeler le point fort de notre échange. Et l’inconscient est ainsi fait que je peux m’en souvenir presque indéfiniment. Cette réminiscence est déclenchée en une fraction de seconde, sans que je fasse d’effort — il en va de même pour vous.
Il suffit qu’une nouvelle information d’intérêt s’enregistre pour que mon esprit produise des liens avec toutes les idées qui s’y rattachent. De là à faire le pont entre des personnes et des projets, il n’y a qu’un pas à faire, un geste à poser.
Ce geste, c’est peut-être d’envoyer un mot commun à la personne ayant eu l’idée A et à celle qui vient d’exprimer l’idée W. Il peut s’agir de faire suivre un article qui pourra intéresser l’individu porteur de l’idée G. Ou encore d’inviter de potentiels complices à dîner — virtuellement, en pique-nique dans un parc, à la cafeteria ou au restaurant — et qu’un projet Y en découle.
Ça peut se faire entre personnes d’une même équipe, d’une même compagnie ou avec des gens hors des murs.
Principe numéro 2: Ne laissez jamais filer une idée intéressante. C’est la base du réseau et de relations riches.
S’entremettre : la base du réseautage
J’ai mis en relation un très grand nombre de personnes dans ma vie. Gratuitement. Dans le contexte de mon travail ou pas. Pour le bonheur de savoir que deux personnes ou deux groupes allaient pouvoir grandir, prospérer, grâce à cette rencontre qui n’aurait pas eu lieu autrement. D’avoir contribué à la mise en lumière de savoirs et de savoir-faire au moment où c’était utile.
Pourquoi s’entremettre ?
Établir une relation entre deux personnes doit d’abord avoir du sens pour les deux individus et arriver à point nommé. Si ces deux conditions sont réunies, il faut le faire dans la foulée. L’alignement des astres est éphémère…
Si ces deux conditions ne sont pas réunies, surtout ne rien faire! Personne ne veut être invité à en rencontrer une autre, même exceptionnelle, inutilement. Perte de temps et sapement de votre propre crédibilité. Un cadeau empoisonné.
Comment connaître les besoins des uns et des autres ?
Il n’y a pas d’autre recette que celle de l’écoute sincère. Lorsque vous rencontrez une personne, demandez-lui ce qui va bien, ce qui ne va pas ou pourrait aller mieux, quels sont ses rêves et ses projets. Vous serez surpris par la franchise de ses réponses. On parle beaucoup, mais on est rarement amené à parler-vrai.
Même le traditionnel «Comment ça va ?» est habituellement lancé avec l’espoir que la personne répondra «Ça va bien». Dialogue nul.
Donc, s’intéresser vraiment à ce que la personne a à offrir de meilleur — sinon, à quoi bon ? — et écouter. Parler le moins possible, si ce n’est pour en apprendre davantage, mieux cerner le propos, l’éventuel besoin. Être totalement présent, même si on ne dispose que de dix minutes.
Principe numéro 3 : Si, et seulement si, de cet échange s’impose l’idée d’une mise en relation, menez à bien votre projet.
L’art de la mise en relation professionnelle
Mes amis et collègues me qualifient souvent d’experte entremetteuse. C’est gentil, et je comprends ce qu’ils me disent, mais malheureusement ce mot est réservé aux intrigues galantes ! Bref, intermédiaire ou réseauteuse est sans doute plus heureux.
Quand je sers volontairement de passerelle, si j’ai un doute sur mon raisonnement, je donne un coup de fil à la personne visée ou lui adresse un courriel et lui demande si elle accepte que je la mette en relation avec telle autre en lui expliquant le lien que je fais entre elles.
Si je ne doute pas du rapprochement, j’envoie directement un courriel adressé aux deux individus.
En quelques lignes, ce courriel contextualisera mon intervention, les présentera l’un à l’autre, leur expliquera le lien que je fais entre eux. Je les inviterai enfin à échanger. Pour cela, bien sûr, j’ajouterai leurs téléphones professionnels, sites ou pages LinkedIn.
Le courriel a l’avantage d’être lu au moment où nous le souhaitons et d’y donner suite en temps opportun.
Principe numéro 4 : Cette invitation à la rencontre n’est pas une «vente», mais bien un cadeau pour l’un et l’autre.
Temps perdu ou investissement ?
Ni l’un ni l’autre.
Pour moi, il s’agit d’un réseautage réussi auprès de ces personnes. Un petit don de mon intelligence, de ma capacité naturelle à faire des liens entre les idées, les projets et les gens.
Quand ces mêmes personnes m’envoient un mot pour me remercier de les avoir mis en relation, c’est le cœur en fête avec le sentiment du devoir accompli que je continue ma journée.
Principe numéro 5 : Un don entre humains. Rien n’a plus de sens.
Cet article vous a plu et il vous fait penser à quelqu’un? N’hésitez pas à lui faire suivre.
À très bientôt,
PS : Pour mieux comprendre la puissance du réseautage, n’hésitez pas à lire Lise Cardinal spécialiste du réseautage, conseillère et conférencière.
Quelle sagesse! C’est ainsi que le bon vieux contact devient relation..
Merci, Lise, experte réseauteuse. Continuons à distiller cette idée porteuse!